La pâte à tartiner El Mordjene, originaire d’Algérie, est devenue un véritable phénomène en France ces derniers mois, particulièrement grâce à sa popularité sur les réseaux sociaux et son goût rappelant celui du Kinder Bueno. Cependant, elle a récemment été bloquée au port de Marseille en raison de non-conformité aux normes européennes, notamment concernant l’utilisation de produits laitiers. Le produit contient de la poudre de lait française qui, après transformation en Algérie, ne répondrait plus aux critères européens, ce qui a entraîné l’interdiction de sa commercialisation en Europe.
Pourquoi la pâte à tertiner El Mordjene est si populaire en France ?
Le succès d’El Mordjene en France repose sur plusieurs explications : son goût sucré et léger se distingue des pâtes à tartiner plus bourratives, son positionnement de produit « exotique » et sa popularité sur les réseaux sociaux. Le produit a connu une montée rapide en popularité, spécialement grâce à l’engouement des communautés algériennes expatriées, mais aussi auprès des Français curieux de découvrir de nouvelles saveurs.
Une interdiction polémique, l’Algérie accuse l’Europe de protéger Nutella
Malgré son succès commercial, plusieurs cargaisons d’El Mordjene ont été bloquées au port de Marseille. La raison officielle avancée est la non-conformité aux normes sanitaires européennes, notamment en ce qui concerne la traçabilité du lait utilisé dans la production. Fabriquée avec du lait en poudre français exporté vers l’Algérie, la pâte ne serait plus conforme aux standards européens une fois transformée et réimportée. Ce paradoxe bureaucratique a conduit les autorités douanières à interdire l’entrée du produit sur le marché européen.
La faute à des normes de traçabilité des produits laitiers très strictes
L’un des principaux points de friction réside dans la traçabilité des produits laitiers. En effet, bien que la poudre de lait utilisée pour la fabrication d’El Mordjene soit d’origine française, elle perd son passeport européen une fois transformée hors de l’Union européenne, en Algérie en l’occurrence. Ce sont ces règles strictes concernant l’origine des produits laitiers et leur transformation qui empêchent ainsi la réimportation du produit en France.
Une bataille commerciale et politique
Certains observateurs, en particulier en Algérie, perçoivent cette interdiction comme une forme de protectionnisme de la part des pays européens. La popularité croissante d’El Mordjene est perçue comme une menace pour des marques emblématiques comme Nutella. Selon Mustapha Zebdi, président de l’Association algérienne de protection des consommateurs (Apoce), l’Europe aurait imposé cette interdiction pour protéger ses propres produits, en invoquant des normes sanitaires pour masquer une volonté de maintenir l’hégémonie des marques européennes sur le marché des pâtes à tartiner.
La réponse des autorités et des consommateurs algériens
Face à cette situation, les réactions en Algérie ne se sont pas fait attendre. Beaucoup y voient une tentative d’étouffer le succès commercial d’un produit local devenu trop compétitif à l’international. Les consommateurs algériens se sont beaucoup exprimés sur les réseaux sociaux, appelant même au boycott des produits européens et de Nutella en particulier en réponse à ce qu’ils considèrent comme une injustice économique. L’Apoce a d’ores et déjà promis une riposte à cette décision, insistant sur la nécessité de défendre les produits nationaux contre les pressions extérieures.
Une solution peut-elle être trouvée pour autoriser El Mordjene en Europe ?
La situation actuelle laisse penser qu’un compromis devra être trouvé pour débloquer les cargaisons d’El Mordjene. Les autorités algériennes et les instances européennes pourraient engager des discussions pour ajuster les règles en matière de transformation et de traçabilité des produits laitiers. Toutefois, il est encore difficile de savoir si cette issue permettra à El Mordjene de retrouver sa place dans les rayons des supermarchés français.
L’avenir d’El Mordjene sur le marché européen
Si un accord est trouvé, il est probable qu’El Mordjene revienne sur le marché européen mais sous des conditions plus strictes. Son avenir dépendra des efforts des producteurs algériens à se conformer aux normes européennes, tout en continuant à offrir un produit compétitif en termes de qualité et de prix. Si l’interdiction persistait, cela pourrait également ouvrir un débat plus large sur la politique commerciale européenne et les barrières qui freinent l’entrée de nouveaux produits étrangers sur le marché de l’UE.
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